Le mémorandum de Hossbach (1937)

Le mémorandum de Hossbach était un résumé écrit de la réunion de novembre 1937 entre Adolf Hitler et plusieurs de ses ministres et commandants militaires. Au cours de cette réunion, le Fuhrer a discuté de ses motivations et de ses intentions pour une guerre d'expansion en Europe.

«Berlin, 10 novembre 1937.
Chancellerie du Reich, Berlin, novembre 5th 1937.
Présent: Le Führer et le chancelier
Maréchal von Blomberg, ministre de la Guerre
Colonel Général Baron von Fritsch, Armée
Amiral Dr HC Raeder, Marine
Colonel général Goring, Luftwaffe
Baron von Neurath, ministre des Affaires étrangères
Colonel Hossbach, adjudant.

Le Führer a commencé par déclarer que le sujet de la présente conférence était d'une telle importance que sa discussion relèverait certainement, dans d'autres pays, d'une réunion plénière du Cabinet… Il a tenu à expliquer aux messieurs présents ses idées de base concernant les possibilités de le développement de notre position dans le domaine des affaires étrangères…

L’objectif de la politique allemande était de sécuriser et de préserver la communauté raciale [Volksmasse] et de l’élargir. C'était donc une question d'espace. La communauté raciale allemande comprenait plus de 85 millions de personnes et, en raison de leur nombre et de l'étroitesse des espaces habitables en Europe, constituait un noyau racial très dense, tel qu'on ne pouvait le rencontrer dans aucun autre pays et qui impliquait le droit à un espace de vie plus grand que dans le cas des autres peuples…

L’avenir de l’Allemagne dépend donc entièrement de la nécessité de disposer d’espace. Une telle solution ne peut bien entendu être recherchée que pendant une période prévisible d’environ une à trois générations…

Le seul remède, qui pourrait nous sembler visionnaire, réside dans l’acquisition d’un plus grand espace de vie - une quête qui a toujours été à l’origine de la formation d’États et de la migration des peuples… Ce n’est pas un problème. d’acquérir de la population mais de gagner de la place pour un usage agricole.

De plus, les régions productrices de matières premières peuvent être plus utilement recherchées en Europe, à proximité immédiate du Reich, qu’à l’étranger; la solution ainsi obtenue doit suffire pour une ou deux générations. Tout ce qui pourrait s'avérer nécessaire par la suite devra être laissé aux générations futures.

La question qui se posait à l'Allemagne était la suivante: où pourrait-elle obtenir le plus grand gain au moindre coût? La politique allemande devait compter avec deux antagonistes inspirés par la haine, la Grande-Bretagne et la France, à qui un colosse allemand au centre de l'Europe était une épine dans la chair, et les deux pays s'opposaient à tout renforcement de la position de l'Allemagne en Europe ou à l'étranger. ; à l'appui de cette opposition, ils ont pu compter sur l'accord de tous leurs partis politiques. Les deux pays ont perçu dans l'établissement de bases militaires allemandes à l'étranger une menace pour leurs propres communications, une sauvegarde du commerce allemand et, en conséquence, un renforcement de la position de l'Allemagne en Europe… La Grande-Bretagne, la France, la Russie et les petits États voisins , doit être inclus en tant que facteurs dans nos calculs politiques. "