Les fonctions de la propagande nazie (1934)

propagande nazie 1934
Une affiche de propagande nazie de 1934. Le titre dit «Oui! Nous suivons le Fuhrer »

Unser Wille et Weg [«Our Will and Way»] était un journal mensuel publié par la Direction de la propagande du Reich du gouvernement nazi. Édité par Joseph Goebbels, il contenait des articles sur les objectifs, les stratégies et la méthodologie de la propagande nazie. L'extrait ici est tiré d'un article intitulé « Politische Propaganda », écrit par Walther Schulze-Wechsungen et publié dans Unser Wille et Weg en 1934. Un vétéran de Première Guerre mondiale et par Kapp PutschSchulze-Wechsungen a rejoint le NSDAP à 1930 et a été élu trois ans plus tard au Reichstag, à domination nazie. Il a travaillé pour Goebbels en tant que chef de propagande provincial avant d’être arrêté pour corruption et d’être envoyé dans le camp de concentration d’Orianenburg, où il est décédé à 1944. Dans cet extrait, Schulze-Wechsungen discute des fonctions et des objectifs de la propagande nazie, de son mépris des intellectuels et des scientifiques et du rôle du dirigeant de l'État nazi:

«La propagande est l’arme la plus moderne. Nous en avons souffert; nous en avons tiré des leçons. Ayant appris par expérience sa nécessité, nous l'utilisons maintenant…

La propagande vise des effets à long terme. Ce n'est qu'occasionnellement qu'il doit viser des succès momentanés. Une propagande réellement efficace doit parvenir à une compréhension continue des masses. Elle doit utiliser une suggestion efficace, que je définis comme une idée transformée en réalité par le subconscient. Naturellement, le propagandiste doit comprendre non seulement les moyens dont il dispose mais aussi les caractéristiques de «ses» masses, quelle qu'en soit l'expression et le type…

Beaucoup se sont moqués de la propagande du NSDAP dans le passé, en le regardant depuis une position de supériorité. Il est vrai que nous n'avions qu'une chose à dire, que nous avons crié, crié et fait de la propagande encore et encore, avec une obstination qui a conduit les «sages» au désespoir. Nous l'avons proclamé avec une telle simplicité qu'ils l'ont trouvé absurde et presque enfantin.

Ils n'ont pas compris que la répétition est le précurseur du succès, que la simplicité est la clé du monde émotionnel et mental des masses. Les masses sont pour la plupart très oublieuses et leur compréhension n’est pas celle des éduqués. Il fallait faire de la propagande non pas pour faire plaisir aux personnes instruites, mais pour atteindre les masses. Nous voulions faire appel au monde intuitif des grandes masses, pas à la compréhension des intellectuels.

Les scientifiques, en revanche, sont convaincus par des preuves scientifiques. [Mais] le temps est venu pour le scientifique de voir également le facteur final, le plus élevé et le plus décisif, non pas en tant que science, mais bien dans l'intérêt de son peuple, dans l'intérêt de l'ensemble. Cela doit devenir le but suprême de tous ses travaux.

Le NSDAP, pour ne donner qu'un exemple frappant, a reconnu le marxisme comme un puissant ennemi du peuple… L'ennemi était le marxisme. Notre objectif était son anéantissement. Notre propagande devait ébranler les fondements de l'idée marxiste dans l'esprit et le cœur des masses, la théorie de la lutte des classes. Ensuite, nous avons dû la remplacer par une nouvelle théorie, [pour] gagner ces mêmes masses à un État libre sans théorie de la lutte des classes. Parallèlement à la lutte de propagande contre le marxisme, nous avons également combattu le mensonge de la «culpabilité de guerre» et le traité de Versailles…

Le vrai leader vient du peuple et représente le peuple. Il forge les opinions des larges masses. Telle est sa réalité; c'est la source de son pouvoir: il est la personnification de l'opinion publique… Pour ceux qui dirigeront l'opinion publique aujourd'hui et demain, la question a été répondue. La direction est déterminée par la nécessité et les gens sont le but final. L'opinion publique ne doit jamais être confondue avec les vues bruyantes d'une classe ou d'une clique qui n'intéressent pas le peuple ...

Le mouvement national-socialiste au fil des ans a formé un certain groupe de personnes à devenir des propagandistes. On ne peut plus concevoir l'organisation sans eux… Ils ne servent aucun groupe d'intérêt. Ils sont plutôt là pour exprimer la volonté du peuple et sa vision du monde, une vision du monde qui a fait ses preuves auprès des gens comme étant vraie et bonne. Ils sont là pour le diffuser aux masses pour le bien du peuple. Ce sont des facteurs importants dans l'État qui forme une unité politique avec le même objectif: «Tout pour l'Allemagne».