Woodrow Wilson s'exprime en faveur de la Société des Nations (1919)

S'adressant au Colorado en septembre 1919, le président Woodrow Wilson a prononcé l'un de ses derniers discours en faveur de la Société des Nations:

J'ai perçu de plus en plus que les hommes se sont efforcés de créer une impression absolument fausse de ce que contiennent et signifient le traité de paix et le Pacte de la Société des Nations. Je trouve d’ailleurs qu’il y a une propagande organisée contre la Société des Nations et contre le traité…

Par conséquent, afin de dissiper les brouillards, de dissiper les impressions, de vérifier les mensonges qui se sont rassemblés autour de ce grand sujet, je tiens à vous dire quelques choses très simples sur le traité et l’alliance.

Ne considérez pas ce traité de paix comme un simple règlement avec l'Allemagne. C'est ça. Il s’agit d’un règlement très grave avec l’Allemagne, mais il n’ya rien qu’elle ne gagne pas. En effet, elle a gagné plus qu’elle ne peut jamais pouvoir payer, et le châtiment qui lui est imposé n’est pas un châtiment plus lourd que ce qu’elle peut supporter, et il est absolument nécessaire pour qu’aucune autre nation ne puisse jamais se livrer à une telle chose contre l’humanité. et civilisation.

Mais le traité est tellement plus que cela. Ce n'est pas simplement un accord avec l'Allemagne: c'est un réajustement de ces grandes injustices qui sous-tendent toute la structure de la société européenne et asiatique. Ce n'est que le premier de plusieurs traités. Ils sont tous construits sur le même plan. Le traité autrichien suit les mêmes lignes. Le traité avec la Hongrie suit les mêmes lignes. Le traité avec la Bulgarie suit les mêmes lignes. Le traité avec la Turquie, lorsqu’il sera formulé, suivra les mêmes lignes.

Quelles sont ces lignes? Ils sont fondés sur le but de faire en sorte que chaque gouvernement traité dans ce grand règlement soit mis entre les mains du peuple - et retiré des mains des coteries [aristocrates] et des souverains qui n'avaient pas le droit de régner sur le peuple. C'est un traité populaire qui accomplit, par un grand coup de justice pratique, la libération d'hommes qui n'auraient jamais pu se libérer…

Si vous n’obtenez pas l’objectif et le pouvoir unis et concertés des grands gouvernements du monde derrière ce règlement, celui-ci s’effondrera comme un château de cartes. Il n’y a qu’une seule puissance à mettre en œuvre pour la libération de l’humanité, et c’est la puissance de l’humanité. C’est le pouvoir des forces morales du monde unies, et dans le Pacte de la Société des Nations, les forces morales du monde sont mobilisées…

Et pour quoi s’unissent-ils ? Ils se promettent solennellement qu'ils n'utiliseront jamais leur pouvoir les uns contre les autres à des fins d'agression ; qu'ils ne porteront jamais atteinte à l'intégrité territoriale d'un voisin ; qu'ils n'interféreront jamais avec l'indépendance politique d'un voisin ; qu'ils respecteront le principe selon lequel les grandes populations ont le droit de déterminer leur propre destin et qu'ils n'interféreront pas avec ce destin ; et que, quels que soient les différends qui surgissent entre eux, ils ne recourront jamais à la guerre sans avoir d'abord fait l'une ou l'autre de deux choses : soit soumettre la question controversée à l'arbitrage…. ou le soumettait à l’examen du conseil de la Société des Nations…

En d'autres termes, ils consentent, quoi qu'il arrive, à soumettre toute question de différence entre eux au jugement de l'humanité, et tout aussi certainement comme ils le font, mes concitoyens, la guerre sera à l'arrière-plan, la guerre sera poussé hors de ce premier plan de terreur dans lequel il a gardé le monde génération après génération, et les hommes sauront qu'il y aura un temps calme de conseil délibéré ...

Vous direz: «La Ligue est-elle une garantie absolue contre la guerre?» Non; Je ne connais aucune garantie absolue contre les erreurs du jugement humain ou la violence des passions humaines. Mais je vous dis ceci: avec un espace de refroidissement de neuf mois pour la passion humaine, peu d'entre eux resteront au chaud…

Il y a une chose à laquelle le peuple américain se lève toujours et tend la main, c'est la vérité de la justice, de la liberté et de la paix. Nous avons accepté cette vérité et nous allons être guidés par elle, et cela nous mènera, et à travers nous, le monde, vers des pâturages de calme et de paix tels que le monde n’avait jamais rêvé de le faire auparavant.