Le traité de Dunkerque (1947)

Le Traité de Dunkerque, officiellement intitulé Traité d'alliance et d'assistance mutuelle, a été signé par la Grande-Bretagne et la France en mars 1947. L'un des premiers alliances de l'époque de la guerre froide, c'était une alliance militaire en cas d'agression allemande relancée:

Sa Majesté le Roi de Grande-Bretagne… et le Président de la République française, désireux de confirmer dans un traité d'alliance l'amitié cordiale et l'étroite association d'intérêts entre le Royaume-Uni et la France;

Convaincus que la conclusion d'un tel traité facilitera le règlement dans un esprit de compréhension mutuelle de toutes les questions se posant entre les deux pays;

Résolus à coopérer étroitement les uns avec les autres ainsi qu'avec les autres Nations Unies pour préserver la paix et résister à l'agression, conformément à la Charte des Nations Unies…

Déterminé à collaborer à des mesures d'assistance mutuelle en cas de reprise de l'agression allemande, tout en jugeant très souhaitable la conclusion d'un traité entre toutes les puissances chargées d'agir à l'égard de l'Allemagne dans le but d'empêcher l'Allemagne de redevenir une menace à la paix;

Vu les traités d'alliance et d'assistance mutuelle qu'ils ont respectivement conclus avec l'Union des Républiques socialistes soviétiques;

Ayant l'intention de renforcer les relations économiques entre les deux pays à leur avantage mutuel et dans l'intérêt de la prospérité générale;

Ont décidé de conclure un traité… et sont convenus de ce qui suit: -

Article I

Sans préjudice des dispositions qui pourraient être prises, en vertu de tout traité conclu entre toutes les puissances chargées de l'action à l'égard de l'Allemagne en vertu de la Charte des Nations Unies, afin de prévenir toute violation par l'Allemagne de ses obligations en matière de désarmement et de démilitarisation, et en général de veiller à ce que l'Allemagne ne redevienne pas une menace pour la paix, les Hautes Parties contractantes le feront, en cas de menace à la sécurité de l'une d'entre elles résultant de l'adoption par l'Allemagne d'une politique d'agression , ou suite à une action de l'Allemagne visant à faciliter une telle politique, prendre, après s'être consultées et, le cas échéant, avec les autres puissances… toute action convenue qui est le mieux calculée pour mettre fin à cette menace.

Article II

Au cas où l'une des Hautes Parties contractantes serait à nouveau impliquée dans des hostilités avec l'Allemagne, soit à la suite d'une attaque armée, au sens de l'article 51 de la Charte des Nations Unies, par l'Allemagne contre cette Partie, soit à la suite d'une action convenue prises contre l'Allemagne en vertu de l'article premier du présent traité, ou à la suite de mesures coercitives prises contre l'Allemagne par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l'autre Haute Partie contractante accordera immédiatement à la Haute Partie contractante ainsi impliquée dans les hostilités tout le soutien militaire et autre et l'aide en son pouvoir.

Article III

Au cas où l'une des Hautes Parties contractantes serait lésée par le manquement de l'Allemagne à une obligation de caractère économique qui lui serait imposée par suite de l'instrument de remise, ou découlant de tout règlement ultérieur, les Hautes Parties contractantes consulteront entre elles et, le cas échéant, avec les autres puissances chargées d’agir à l’égard de l’Allemagne, en vue de prendre les mesures convenues pour faire face à la situation…

Signé à Dunkerque, le 4 mars 1947.