Robert McNamara demande plus de troupes au Vietnam (1965)

En juillet 1965, notes du secrétaire à la Défense Robert McNamara au président Lyndon Johnson a recommandé d'augmenter le nombre des troupes américaines au Vietnam jusqu'à 175,000 d'ici la fin de 1965, avec d'autres troupes de 100,000 via 1966. McNamara explique dans cette note comment ils seront déployés:

«Les forces seront utilisées de la manière la plus efficace possible. Les forces terrestres américaines opéreront en coordination avec les forces sud-vietnamiennes. Ils défendront leurs propres bases; ils aideront à assurer la sécurité dans les zones voisines; ils augmenteront les forces vietnamiennes, assurant le maintien des zones logistiques clés et des centres de population.

De plus, au cours de la phase initiale, ils maintiendront une petite force de réaction de la réserve, conduisant des raids intempestifs et des attaques destructrices, et ouvrant et sécurisant des lignes de communication sélectionnées; à mesure que la force au sol dans le pays augmente à un niveau permettant une action offensive prolongée des États-Unis et des pays tiers, les forces seront disponibles pour des missions de combat plus actives, chaque fois que le
Le gouvernement vietnamien et le général Westmoreland conviennent que de telles missions actives sont nécessaires.

La stratégie pour gagner cette étape de la guerre sera de prendre l'offensive pour prendre et tenir l'initiative. Le concept des opérations tactiques sera… de mettre les forces [nord-vietnamiennes] hors des opérations et de détruire leur moral. Les forces sud-vietnamiennes, américaines et de pays tiers, par l'exploitation agressive de forces militaires supérieures, doivent prendre et maintenir l'initiative en maintenant l'ennemi en désavantage, en maintenant un rythme tel qu'il leur refuse le temps de récupérer ou de retrouver son équilibre ...

Le concept suppose des poursuites énergiques contre la campagne anti-infiltration aérienne et maritime et inclut une utilisation accrue de l’air dans le pays, y compris des B-52, nuit et jour pour harceler VC dans leurs refuges. Après la destruction des unités principales de la force de VC, les Sud-Vietnamiens doivent rétablir le Programme de reconstruction rurale en tant qu’antidote de la campagne de terreur et de subversion se poursuivant sur VC.

Dans l'ensemble, l'ARVN [l'armée sud-vietnamienne] n'est pas capable de résister avec succès aux initiatives de VC sans une aide plus active de la part de forces terrestres américaines et de pays tiers que celles engagées jusqu'à présent. Sans aide extérieure supplémentaire, l'ARVN est confrontée à des revers tactiques successifs, à la perte des principales communications et des centres de population, en particulier dans les hauts plateaux, à la destruction fragmentaire des unités ARVN, à l'attrition de la volonté de combattre de l'ARVN et à la perte de confiance des civils…

Le plan est tel que le risque d’escalade en guerre avec la Chine ou l’Union soviétique peut être limité. Les pertes américaines et sud-vietnamiennes augmenteront; combien ne peut pas être prédit avec confiance, mais les États-Unis tués au combat pourraient être de l'ordre de 500 par mois d'ici la fin de l'année. Les Sud-Vietnamiens sous un gouvernement ou un autre verront probablement la chose à travers, et le public américain soutiendra la ligne de conduite car il s'agit d'un programme militaro-politique sensé et courageux… susceptible de réussir au Vietnam.