La Commune De Paris

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Une représentation de la violence populaire à Paris en juillet 1789

La Commune de Paris était le gouvernement municipal ou municipal de Paris, formé au cours de la insurrection de juillet 1789. Dominée par des personnalités libérales modérées au cours de ses trois premières années, la Commune fut renversée et remplacée en août 1792, devenant ainsi plus représentative des intérêts de la classe ouvrière et du radicalisme politique. À partir de ce moment, la Commune est devenue un organe important dans une révolution qui se radicalise rapidement.

Un baromètre de la révolution

La Commune jouait un rôle important dans la vie de la capitale. Non seulement elle assurait des fonctions civiques telles que la perception des impôts, des services et des travaux publics, mais la Commune de Paris était également une assemblée démocratique où les simples citoyens de Paris étaient représentés. Cela donna à la Commune une grande influence. Cela en a également fait un baromètre du sentiment politique et révolutionnaire.

Pendant la Révolution française, la composition du conseil communal reflétait la volonté politique des Parisiens. Au cours de ses trois premières années, la Commune était dominée par l'urbanisme. bourgeoisie et libéraux-modérés comme Jean-Sylvain Bailly. Après le Journée du 10 août 1792, le contrôle de la Commune est pris par des jacobins radicaux comme Georges Danton, Camille Desmoulins ainsi que Jacques Hébert.

A partir de ce moment, la Commune devient directement représentative des sections parisiennes et sans-culottes. Les actions de cette commune radicale ont mis au défi l'autorité du gouvernement national et ont façonné la violence de 1792-94.

Origines du gouvernement municipal

Le gouvernement municipal de Paris trouve ses origines au milieu du XIVe siècle, lorsque la ville était effectivement dirigée par des marchands.

Dans les années 1780, le conseil municipal de Paris s'appelait le Bureau de la Ville. Il était dirigé par le Prévôt des Marchands ('Provost of Merchants'), la ville de facto maire. Malgré son titre, le prévôt n’était plus un commerçant ; en fait, la plupart des prévôts étaient des fonctionnaires et des administrateurs de carrière.

Le Prévôt et le Bureau étaient hébergés à l'Hôtel de Ville, un imposant bâtiment de style Renaissance situé au bord de la Seine. Ils remplissaient des fonctions similaires à celles des gouvernements municipaux modernes : gérer le budget de la ville, collecter les taxes municipales et déterminer les dépenses ; superviser la construction et la réparation des infrastructures comme les routes, les ponts, les puits et les fontaines ; organiser la collecte des déchets ; nommer les rues, recueillir des informations de recensement et tenir des registres.

Le Prévôt et le Bureau disposaient de quelques gardes mais pas de force de police permanente.

Une prise de pouvoir violente

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L'Hôtel de Ville dans les années 1780

Les événements de 1789 provoquèrent plus de perturbations et de troubles à Paris que partout ailleurs en France. Une grande partie de ces troubles sont originaires des quartiers parisiens. Des édits royaux du début de 1789 avaient divisé la ville en 60 districts, dans le seul but d'élire les États généraux. Ces quartiers n'avaient pas d'autre fonction mais lors des troubles de 1789, ils se mobilisèrent pour renverser le gouvernement municipal de la ville.

Comme cela était courant lors de la révolution, cela s’est fait par la violence. Le 14 juillet, peu après le Bastille a été violée Dans l'Est parisien, une foule armée venue des quartiers s'est rassemblée sur les marches de l'Hôtel de Ville. Une fois rassemblée, la foule réclame des nouvelles de Jacques de Flesselles, le prévôt des marchands en exercice.

Flesselles sortit du bâtiment et commença à s'adresser à la foule mais fut rapidement abattu par un assassin inconnu. Comme le gouverneur de la Bastille Bernard de Launay, Le corps de Flesselles a été démembré et sa tête a défilé à travers Paris sur un brochet. Sans surprise, les responsables du Bureau ont immédiatement fui l'Hôtel de Ville, laissant le bâtiment et l'administration municipale à la foule.

Acceptation royale de la Commune

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Jean-Sylvain Bailly offrant à Louis XVI les clés de Paris, juillet 17e 1789

Le lendemain, 15 juillet, les électeurs des 60 arrondissements de Paris se réunissent pour former un nouveau gouvernement municipal. Jean-Sylvain Bailly, célèbre pour ses contributions à l'astronomie et sa direction du Tiers État aux États généraux, a été élu premier maire de la ville. Le conseil communal a été choisi, composé de députés élus dans les 60 arrondissements de Paris.

Le 17 juillet, Louis XVI se rend de Versailles à Paris en visite de bonne volonté pour rencontrer le nouveau gouvernement municipal. La visite du roi s'est bien déroulée, malgré un coup de feu tiré sur la voiture royale alors qu'elle traversait les quartiers. Louis fut accueilli par des membres de la Commune, dirigés par Bailly, qui remirent au roi les clés de la ville.

Le roi se rendit également à l'Hôtel de Ville, où on lui remit une grande cocarde rouge et bleue ; il l'attacha à son manteau sans hésitation. Ce geste a suscité des applaudissements, des acclamations et des cris de « Vive le roi ! ». Plus tard, le roi accepta de limoger ses ministres conservateurs et de reconduire Jacques Necker dans son cabinet. Le monarque français, semble-t-il, avait accepté la Commune de Paris et la volonté de son peuple.

Le meurtre de Foullon

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Un dessin contemporain des têtes de de Launay, Foullon et Berthier

Les événements du 17 juillet n’ont cependant pas mis fin à la soif de sang à Paris. Le 22 juillet, des Parisiens découvrent l'un des ministres du roi, Joseph-François Foullon de Doué, caché dans la ville.

Foullon était un homme recherché, pour deux raisons importantes. Le roi, après avoir destitué le peuple Jacques Necker le 13 juillet, 11th avait désigné Foullon pour le remplacer. Les journaux parisiens avaient également accusé, probablement à tort, Foullon d'avoir déclaré que les personnes affamées devaient manger du foin.

Foullon capturé fut emmené sous bonne garde au Hôtel de ville et pendant un moment, il sembla que la foule l'épargnerait. Mais malgré les discours de Bailly et Lafayette, une foule effrénée a saisi Foullon et étranglé le vieil homme devant la Commune. Sa tête a été enlevée, remplie de foin et placée sur un brochet; le reste de son corps a été dépouillé et mis en pièces.

Les parties du corps de Foullon ont ensuite été promenées dans Paris. Ils croisèrent Gouverneur Morris, un homme politique révolutionnaire américain en visite en France. « Dieu miséricordieux, quel peuple ! » Morris écrivit plus tard dans une lettre à Lafayette. « Avons-nous remonté des siècles en arrière jusqu'aux atrocités païennes ? Et vous parlez de faire de ce peuple l'autorité suprême en France ? Votre fête est folle !

Réorganiser Paris

À la fin de juillet, les troubles à Paris étaient réglés et la nouvelle Commune commença à remplir les fonctions de gouvernement municipal. Divers comités ont été formés pour superviser l'administration, les travaux publics, la police, les marchés et l'approvisionnement alimentaire. Des comités spéciaux ont été formés pour gérer la démolition de la Bastille et la vente de son contenu pour les pauvres.

Le 21 mai 1790, l'Assemblée nationale constituante vota une loi établissant formellement la Commune comme corps dirigeant de Paris. Cette loi réorganise également les divisions électorales de la ville, abolissant les 60 districts créés en 1789 et les remplaçant par 48 sections plus grandes. Ces sections envoyèrent chacune trois députés, soit 144 au total, au Conseil général de la Commune, où ils siégèrent pour un mandat de deux ans.

La Commune conservait également le contrôle total de la Garde nationale, ainsi que d'une petite force de police ou gendarmerie.

«La Commune du 10 août ne s'est pas soudainement matérialisée à partir de rien. Certains sans-culottes étaient en fonction depuis 1790, quelques-uns même depuis 1789… Dans l'ensemble, les membres de la Commune représentaient un bon échantillon du Paris ouvrier, avec quelques orateurs bien connus des clubs, et un ou deux des personnages peu recommandables… Portée au pouvoir par la force des armes, la commune [d'août 1792] a pu exploiter sa capitale de la terreur.
François Furet, historien

La Commune révolutionnaire

La Commune est restée aux commandes de la capitale pendant la révolution. Cela était particulièrement vrai après la Journée août 10th 1792, lorsque des foules attaquent les Tuileries et des radicaux comme Georges Danton, Camille Desmoulins et Jacques Hébert ont pris le contrôle de la Commune et de son conseil.

Ce nouvel organe, qui se décrit comme une `` commune révolutionnaire '', a été fortement influencé par les assemblées sectorielles et la sans-culottes. Cette Commune révolutionnaire contestait fréquemment le pouvoir du gouvernement national – d’abord le Assemblée législative, puis le convention nationale. Les membres de la Commune ont participé aux massacres de septembre (1792) et à l'insurrection qui a conduit à l'expulsion des Girondins de la Convention (June 1793).

Pendant un temps, Paris a été gouverné par une alliance entre la Commune, les Jacobins et les sans-culottes. Mais le pouvoir de la Commune commença à décliner au début de 1794. L'assassinat de Jean-Paul Marat (July 1793) et les exécutions de Hébert (March 1794) et de Danton (April 1794) ont privé la Commune de certains de ses dirigeants les plus influents. Pendant ce temps, le pouvoir croissant du Comité de sécurité publique a nié une grande partie de l'influence de la Commune.

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1. La Commune de Paris était le gouvernement municipal de la capitale française, formé après le renversement du bureau et prévôt des marchands de la ville le 14 juillet 1789.

2. La première commune de Paris était remplie de bourgeois délégués et dirigé par Jean-Sylvain Bailly. Il s’est employé à établir un gouvernement municipal à Paris, à entendre des pétitions et à fournir des services.

3. L'autorité formelle de la Commune provenait d'un décret du 21 mai 1790, qui divisait Paris en 48 sections. Chaque section a élu trois délégués au Conseil Général de la Commune.

4. La direction de la Commune changea considérablement le 10 août 1792, lorsque des Jacobins radicaux comme Danton, Desmoulins et Hébert prirent le contrôle du conseil et se déclarèrent «Commune révolutionnaire».

5. À partir de ce moment, la Commune devint étroitement associée aux sections, aux Jacobins et aux sans-culottes, ses actions contribuant à la violence révolutionnaire et défiant l'autorité du gouvernement national.

Informations de citation
Titre: "La Commune de Paris"
Auteurs: Jennifer Llewellyn, Steve Thompson
Editeur: Histoire Alpha
URL: https://alphahistory.com/frenchrevolution/paris-commune/
Date publiée: 2 octobre 2019
Date de mise à jour : 9 novembre 2023
Date d'accès: 29 avril 2024
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