L'ultimatum austro-hongrois (1914)

L'ultimatum austro-hongrois à la Serbie (July 1914):


Or, l'histoire des dernières années, et en particulier les événements douloureux du 28 juin, ont prouvé l'existence d'un mouvement subversif en Serbie, dont le but est de séparer certaines portions de son territoire de la monarchie austro-hongroise. Ce mouvement, né sous les yeux mêmes du gouvernement serbe, s'est ensuite traduit hors du territoire du Royaume par des actes de terrorisme, par plusieurs tentatives d'assassinat et par des meurtres…

Le gouvernement royal serbe n'a rien fait pour réprimer ce mouvement. Il a toléré les activités criminelles des divers syndicats et associations dirigées contre la monarchie, les propos incontrôlés de la presse, la glorification des auteurs d'assassinats, la participation d'officiers et de fonctionnaires à des intrigues subversives; il a toléré une propagande malsaine dans son instruction publique; et il a toléré, enfin, toute manifestation qui pourrait trahir le peuple serbe dans la haine de la monarchie et le mépris de ses institutions.

Cette tolérance dont le Gouvernement royal serbe était coupable était encore manifeste au moment où les événements du vingt-huit juin ont montré au monde entier les terribles conséquences d'une telle tolérance ...

Le gouvernement impérial et royal se voit contraint d'exiger du gouvernement serbe qu'il donne l'assurance officielle qu'il condamnera la propagande dirigée contre l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l'ensemble des efforts dont le but ultime est de se séparer de la monarchie. territoires qui en font partie; et qu'elle s'obligera à supprimer avec tous les moyens à sa disposition cette propagande criminelle et terroriste. Afin de donner à ces assurances un caractère de solennité, le Gouvernement royal de Serbie publiera sur la première page de son organe officiel des 26/13 juillet, la déclaration suivante:

« Le Gouvernement royal serbe condamne la propagande dirigée contre l'Autriche-Hongrie, c'est-à-dire l'ensemble des efforts dont le but ultime est de séparer de la monarchie austro-hongroise les territoires qui lui appartiennent, et il regrette très sincèrement la conséquences désastreuses de ces transactions criminelles. Le Gouvernement royal de Serbie regrette que des officiers et des fonctionnaires serbes aient pris part à la propagande susmentionnée et aient ainsi mis en danger les relations d'amitié et de bon voisinage, au maintien desquelles le Gouvernement royal s'était solennellement engagé par ses déclarations du 31 mars. 1909. Le gouvernement royal, qui désapprouve et repousse toute idée et toute tentative visant à s'immiscer dans les destinées de la population de quelque partie que ce soit de l'Autriche-Hongrie, considère qu'il est de son devoir d'attirer très expressément l'attention des officiers, des fonctionnaires et de l'ensemble de l'Autriche-Hongrie. population du royaume au fait qu'à l'avenir il agira avec la plus grande rigueur contre toute personne qui se rendrait coupable de telles activités, activités pour prévenir et réprimer lesquelles, le Gouvernement mettra tout en œuvre.

Cette déclaration sera portée à la connaissance de l'armée royale simultanément par un ordre du jour de Sa Majesté le Roi et par publication dans l'organe officiel de l'armée.

Le gouvernement royal serbe s'engage en outre à:

1. Supprimer toute publication qui inciterait à la haine et au mépris de la Monarchie, et dont la tendance générale serait dirigée contre l'intégrité territoriale de celle-ci.

2. Procéder aussitôt à la dissolution de la Narodna Odbrana pour confisquer tous ses moyens de propagande, et de la même manière procéder contre les autres syndicats et associations de Serbie qui s'occupent de propagande contre l'Autriche-Hongrie; le Gouvernement royal prendra les mesures nécessaires pour s'assurer que les associations dissoutes ne puissent pas poursuivre leurs activités sous d'autres noms ou sous d'autres formes.

3. Eliminer sans délai de l'instruction publique en Serbie tout ce qui a trait au corps enseignant ou aux méthodes d'enseignement, qui sert ou peut servir à nourrir la propagande contre l'Autriche-Hongrie.

4. De retirer du service militaire et administratif en général tous les officiers et fonctionnaires coupables de propagande contre l'Autriche-Hongrie, dont le Gouvernement impérial et royal se réserve le droit de faire connaître les noms au Gouvernement royal lors de la communication du preuves matérielles actuellement en sa possession.

5. Accepter la coopération en Serbie des organes du gouvernement impérial et royal dans la répression du mouvement subversif dirigé contre l'intégrité de la monarchie.

6. Ouvrir une enquête judiciaire contre tout participant au complot du vingt-huit juin qui se trouverait sur le territoire serbe; les organes du Gouvernement impérial et royal délégués à cet effet participeront aux délibérations tenues à cet effet.

7. Entreprendre en toute hâte l'arrestation du major Voislav Tankosic et d'un certain Milan Ciganovitch, fonctionnaire serbe, qui ont été compromis par les résultats de l'enquête.

8. Par des mesures efficaces pour empêcher la participation des autorités serbes à la contrebande d'armes et d'explosifs à travers la frontière; de démettre du service et de punir sévèrement les membres du service des frontières à Schabats et Losnitza qui ont aidé les auteurs du crime de Sarajevo à franchir la frontière.

9. Expliquer au Gouvernement impérial et royal les propos injustifiés des hauts fonctionnaires serbes en Serbie et à l'étranger, qui, sans égard pour leur position officielle, n'hésitent pas à s'exprimer d'une manière hostile à l'Autriche-Hongrie depuis l'assassinat du vingt-huit juin.

10. Informer sans délai le Gouvernement impérial et royal de l'exécution des mesures visées aux points ci-dessus.

Le gouvernement impérial et royal attend la réponse du gouvernement royal le samedi 25 juillet à 6 heures au plus tard.