Le pacte Groener-Ebert, comme l'explique Groener (1957)

Le pacte Groener-Ebert est expliqué par Groener, qui écrit dans son autobiographie 1957:

«L'effondrement du Kaiserreich a privé les officiers du fondement de leur existence, de leur loyauté et de leur sens de l'orientation. Il fallait leur donner un but… un sens du devoir devait être éveillé en eux non seulement envers une structure politique particulière mais envers l'Allemagne dans son ensemble.

Le corps des officiers ne pouvait toutefois coopérer qu'avec un gouvernement qui se battait contre le radicalisme et le bolchevisme. Ebert l'accepta mais risquait fort de perdre le contrôle et d'être sur le point d'être envahi par les indépendants et le groupe Liebknecht.

Dans la soirée [10 novembre], j'ai téléphoné à la chancellerie du Reich et j'ai dit à Ebert que l'armée se mettait à la disposition du gouvernement, qu'en retour le feld-maréchal et le corps des officiers attendaient le soutien du gouvernement dans le maintien de l'ordre et discipline dans l'armée. Le corps des officiers s'attendait à ce que le gouvernement lutte contre le bolchevisme et était prêt pour la lutte. Ebert a accepté mon offre d'alliance.

Nous [le Haut Commandement] espérions par notre action obtenir une part du pouvoir dans le nouvel État pour l'armée et le corps des officiers. Si nous y parvenions, nous aurions sauvé dans la nouvelle Allemagne l'élément le meilleur et le plus fort de l'ancienne Prusse, malgré la révolution.