Friedrich Ebert sur les divisions politiques à Weimar en Allemagne (1920)

En septembre, 1920, le premier président de Weimar, Friedrich Ebert, écrivit au Premier ministre suédois pour exposer les divisions politiques existant en Allemagne:

«Aussi énorme que notre tâche semble être, ce ne serait que deux fois moins difficile si la classe ouvrière était unie. Il est bien entendu hors de question de penser à une réconciliation avec les groupes communistes. Les Indépendants (USPD) sont dans une confusion effroyable, oscillant entre dictature soviétique et démocratie. Nous devons donc défendre la république démocratique pour laquelle nous nous battons depuis des décennies, contre les attaques de la droite mais aussi de la gauche.

Nous luttons contre les putschs militaires et contre les putschs communistes pour la sécurité de la République. Il n'est pas impossible qu'un jour le putschistes de la droite et de la gauche nous feront face sur un front uni. En tout état de cause, nous tenons fermement à la ligne de la démocratie et nous réussirons. Il est particulièrement difficile de mettre en place une autorité étatique fiable sans laquelle même une démocratie ne peut exister. Les conditions de paix nous ont obligés à accepter une troupe de mercenaires - dangereux pour tout État.

La chose à faire serait, tout d'abord, d'éloigner de ce corps tous les officiers réactionnaires… Le même genre de nettoyage serait également bon pour l'administration, même si là aussi, nous devons faire face à un manque de candidats qualifiés. Malheureusement, il est vrai que nos universités et nos lycées sont le terreau des réactionnaires.

Si la révolution n'a pas eu d'effet plus pénétrant et persistant dans ces domaines, c'est surtout le résultat du traité de Versailles. L'attitude brutale envers notre indépendance nationale et les attaques sadiques continues contre nos sentiments nationaux doivent attiser les passions nationales et aider à répandre la démagogie nationaliste parmi les jeunes. Ils sont le plus grand ennemi de la démocratie allemande et la plus forte impulsion pour se tourner vers le communisme et le nationalisme.