Les communistes condamnent le gouvernement Ebert (1920)

La réponse suivante au putsch de Kapp a été écrite par le leader communiste américain Louis Fraina et publiée le 28 mars 1920. Dans son essai, Fraina condamne le gouvernement Ebert pour ne pas avoir pris une position plus ferme contre les rebelles de Kapp:

«Le gouvernement Ebert-Noske-Bauer, débarrassé de Noske et Bauer, est de nouveau au pouvoir. Les rues sont encore une masse d'enchevêtrements de barbelés érigés par les troupes contre-révolutionnaires contre les troupes gouvernementales, armés de fusils, de baïonnettes et de grenades à main, patrouillent dans les rues prêts à abattre les travailleurs (des dizaines ont déjà été abattus) - les troupes identiques qui n'ont pas tiré un coup de feu pour défendre la ville contre l'invasion contre-révolutionnaire de Luttwitz-Kapp.

La vieille apathie est à nouveau dominante dans les rues de Berlin - cette apathie froide et désespérée qui impressionne immédiatement l'observateur en Allemagne. Dans les quartiers de «vie haute»… le tourbillon de la gaieté effrayante se précipite à nouveau, tandis que dans les quartiers prolétariens, il y a un ressentiment maussade, tempéré par des anticipations partielles d'une nouvelle lutte…

Ce sont les faits incontournables de la situation. Le gouvernement Ebert est au pouvoir mais le coup d'État militaire l'a partiellement vaincu puisqu'il a contraint le gouvernement à faire des compromis et à se déplacer vers la droite. Le gouvernement retire ses concessions, ou plutôt ses promesses de concessions aux masses… le gouvernement est contraint de s'appuyer plus que jamais sur les forces militaires alors que le Cabinet se reconstruit selon la politique de la droite et non selon les exigences de la La gauche…

Il n'y avait pas de pouvoir de résistance dans le gouvernement - pas de résistance dans la démocratie et le régime parlementaire. Agressif et implacable contre la révolution prolétarienne, le gouvernement a été plus faible que les larmes d'une femme contre la contre-révolution ...

Un gouvernement révolutionnaire aurait répondu au traitement de von Luttwitz de marcher sur Berlin en mobilisant le prolétariat armé et par l'arrestation générale de réactionnaires [mais] le gouvernement a choisi de se retirer et de faire des compromis ...

La démocratie et le régime parlementaire, acclamés comme les derniers symboles de la révolution et les moyens du socialisme, ont éclaté en morceaux. La démocratie? C'était dans les personnes du gouvernement fuyant à Dresde dans une automobile, et leurs proclamations sur la loi et l'ordre, le droit et la constitution, à un moment où la question était le pouvoir contre le pouvoir et la force contre la puissance. Le Parlement et l'Assemblée nationale? Il a été dispersé [comme] la balle devant le vent par les baïonnettes des troupes de Luttwitz.