La vérité sur les protocoles de Sion (1921)

Les protocoles de Sion est un texte falsifié, créé en Russie, qui prétend être la preuve d'une conspiration juive mondiale. Dans cet article de 1921, The Times (Londres) a scruté et démystifié l'authenticité de la Protocoles de Sion:

« Les soi-disant « Protocoles des Sages de Sion » (sic) furent publiés à Londres en 1920 sous le titre « Le péril juif ». Ce livre est la traduction d'un livre publié en Russie en 1905 par Sergei Nilus, un fonctionnaire du gouvernement qui affirmait avoir reçu d'un ami une copie d'un résumé du procès-verbal d'une réunion secrète tenue à Paris par une organisation juive qui était comploter pour renverser la civilisation afin d’établir un État juif mondial.

Les Protocoles n'ont attiré que peu d'attention jusqu'après la Révolution russe de 1917, lorsque l'apparition des bolchevistes, parmi lesquels se trouvaient de nombreux Juifs professant et pratiquant des doctrines politiques qui, sur certains points, ressemblaient à celles préconisées dans les Protocoles, ont amené beaucoup à croire que la prétendue découverte de Nilus était authentique.

Les protocoles ont été largement discutés et traduits dans plusieurs langues européennes. Leur authenticité a été fréquemment contestée et de nombreux arguments ont été avancés pour étayer la thèse selon laquelle il s’agirait d’un faux…

Les conclusions suivantes s'imposent à tout lecteur des deux livres qui a étudié le récit de Nilus sur l'origine des Protocoles et qui a une certaine connaissance de l'histoire de la Russie dans les années précédant la révolution de 1905-6 :

Les Protocoles sont en grande partie une paraphrase du livre provisoirement appelé ici les « Dialogues de Genève ». Elles visaient à faire croire parmi les conservateurs russes, et en particulier dans les cercles judiciaires, que la principale cause du mécontentement parmi les éléments politiques en Russie n’était pas la politique répressive de la bureaucratie mais une conspiration juive mondiale. Ils servirent ainsi d'arme contre les libéraux russes qui pressaient le tsar de faire certaines concessions à l'intelligentsia.

Les Protocoles ont été paraphrasés à la hâte et avec négligence. Les parties des Protocoles qui ne provenaient pas des Dialogues de Genève ont probablement été fournies par l'Okhrana [police secrète tsariste] qui les a très probablement obtenues des nombreux Juifs qu'elle employait pour espionner leurs coreligionnaires.

Voilà pour les protocoles. De l'avis de l'écrivain, ils n'ont pas tellement fait de mal en suscitant un sentiment anti-juif, qui est plus ancien que les Protocoles et persistera dans tous les pays où il y a un problème juif jusqu'à ce que ce problème soit résolu. Au contraire, ils ont fait du mal en persuadant toutes sortes de gens pour la plupart aisés que toute manifestation récente de mécontentement de la part des pauvres est un phénomène contre nature, une agitation factice causée par une société secrète de juifs.