Alfred Schluch était un médecin allemand qui avait déjà travaillé dans le Programme d'euthanasie nazi. Début 1942, il est réaffecté au camp de concentration de Belzec. Ici, Schluch rappelle le gazage des juifs:

«Après le déchargement, les Juifs capables de marcher se sont rendus au lieu de rassemblement. Lors du déchargement, les Juifs ont été informés qu'ils allaient être réinstallés et avant cela, ils devaient être baignés et désinfectés. Le discours a été prononcé par Wirth et aussi par son traducteur, un Kapo juif.

Ensuite, les Juifs ont ensuite été conduits à la caserne de déshabillage. Dans l'une des casernes, les hommes et dans l'autre les femmes et les enfants juifs devaient se déshabiller.

Après avoir déshabillé les hommes juifs et les femmes avec enfants ont été conduits séparément à travers le tube… Ma position dans le tube était assez proche de la caserne de déshabillage. Wirth m'y avait installé parce qu'à son avis, je pouvais avoir un effet apaisant sur les juifs.

J'ai dû diriger les Juifs le long du chemin vers la chambre à gaz après qu'ils aient quitté la caserne de déshabillage. Je crois que j'ai rendu le chemin des chambres à gaz plus facile pour les juifs parce qu'ils ont dû être convaincus par mes paroles ou mes gestes qu'ils devaient réellement être baignés.

Une fois que les Juifs sont entrés dans les chambres à gaz, les portes ont été étroitement fermées par Hackenholt lui-même ou par les Ukrainiens qui lui étaient assignés. Puis Hackenholt a démarré le moteur qui a été utilisé pour le gazage.

Après environ cinq à sept minutes - et je ne fais qu'une estimation de la durée - le judas dans la chambre à gaz a été utilisé pour déterminer si tout le monde était mort. Ce n'est qu'alors que les portes extérieures ont été ouvertes et les chambres à gaz se sont aérées ...

Après l'aération des chambres à gaz, un Sonderkommando juif sous la direction d'un Kapo est arrivé et a sorti les cadavres des chambres. J'ai également été parfois affecté à superviser à cet endroit. Ainsi, je peux décrire exactement les procédures parce que j'ai tout vu et tout vécu moi-même.

Les Juifs avaient été très étroitement entassés dans les chambres à gaz. Pour cette raison, les cadavres ne gisaient pas sur le sol, mais tous se penchaient en fouillis de cette façon et cela, l'un en arrière, l'autre en avant, l'un couché sur le côté, l'autre à genoux, chacun selon l'espace autour.

Les cadavres étaient au moins partiellement tachés d'excréments et d'urine, d'autres en partie de salive. Les lèvres et le bout du nez de certains cadavres étaient devenus bleus. Chez certains, les yeux étaient fermés, chez d'autres, les yeux avaient roulé.

Les cadavres ont été retirés des chambres et immédiatement examinés par l'un des dentistes. Le dentiste a enlevé les anneaux des doigts et a sorti des dents en or. Les objets de valeur ainsi récupérés ont été jetés dans une boîte qui avait été fournie. Après cette procédure, les cadavres ont été jetés dans les grandes fosses voisines.