Goebbels sur le Reichstag et pourquoi les nazis veulent des sièges là-bas (1928)

Un extrait d'un article 1928 de Joseph Goebbels sur le Reichstag, expliquant pourquoi les nazis – un groupe politique antiparlementaire – y faisaient campagne pour des sièges :

«Nous sommes un parti anti-parlementaire qui, pour de bonnes raisons, rejette la constitution de Weimar et ses institutions républicaines. Nous nous opposons à une fausse démocratie qui traite les intelligents et les insensés, les industrieux et les paresseux, de la même manière. Nous voyons dans le système actuel des majorités et de l'irresponsabilité organisée la cause principale de nos misères sans cesse croissantes.

Alors pourquoi voulons-nous être au Reichstag?

Nous entrons au Reichstag pour nous armer des armes de la démocratie. Si la démocratie est assez insensée pour nous donner des laissez-passer et des salaires gratuits, c'est son problème. Cela ne nous concerne pas. Tout moyen de provoquer la révolution nous convient.

Si nous réussissons à faire élire soixante ou soixante-dix des agitateurs et organisateurs de notre parti dans les différents parlements, l'État lui-même paiera pour notre organisation de combat. C'est assez amusant et divertissant pour valoir la peine d'être essayé.

Serons-nous corrompus en rejoignant le Parlement? Pas probable. Pensez-vous que nous sommes des révolutionnaires si misérables que vous craignez que les épais tapis rouges et les dortoirs bien rembourrés nous fassent oublier notre mission historique?

Notre entrée au Reichstag est-elle le début d'un compromis? Pensez-vous vraiment que nous qui nous sommes tenus devant vous cent ou mille fois prêchant la foi en une nouvelle Allemagne, qui avons affronté en souriant la mort des dizaines de fois de la part de la foule ou de nature non officielle, qui se sont pliés devant aucun commandement ni terreur, pensez-vous vraiment que nous déposerions nos armes en échange d'un laissez-passer de chemin de fer?

Si nous voulions seulement devenir représentants, nous ne serions pas des nationaux-socialistes, mais des membres du parti national allemand ou des sociaux-démocrates. Nous ne demandons pas de votes. Nous exigeons conviction, dévouement, passion! Un vote n'est un outil que pour nous et pour vous. Nous marcherons dans les salles de marbre du parlement, apportant avec nous la volonté révolutionnaire des larges masses dont nous sommes issus, appelées par le destin et formant le destin. Nous ne voulons pas rejoindre ce tas de fumier. Nous venons le pelleter.

Ne croyez pas que le Parlement est notre objectif. Nous avons montré à l'ennemi notre nature depuis les podiums de nos réunions de masse et dans les énormes manifestations de notre armée brune. Nous le montrerons également dans l'atmosphère plombée du parlement. Nous ne venons ni en amis ni en neutres. Nous venons comme des ennemis! Alors que le loup attaque les moutons, alors venez nous. Vous n'êtes plus parmi vos amis! Vous n'aimerez pas nous avoir parmi vous!